Restaurant Les Trente Arpents

Le projet du restaurant Les Trente Arpents propose une identité du bâti indissociable de son identité gustative. Inspiré de la philosophe culinaire patrimoniale et durable du chef Cantin, le projet s’appuie sur les fondements de la gastronomie responsable et du patrimoine québécois. Situé au 2100 rue de Bleury, le cadre bâti d’origine présente un environnement victime de façadisme. La façade patrimoniale, ancien triplex résidentiel, fut intégrée à la construction d’un bâtiment résidentiel de 24 étages. Le langage structural et architectural peint la rencontre de deux époques dans un même espace. La conceptualisation de l’espace intérieur du restaurant se fonde sur l’intention de raconter l’histoire du lieu, mais également de devenir un véhicule de diffusion de l’histoire de la cuisine qui est servie. L’exploitation du dialogue volumétrique et de la théâtralité lumineuse (In Praise of Shadows, Tanizaki) entre la cuisine et la salle à manger contribue à créer un discours narratif de l’alimentation. Conçu comme l’essence gustative des plats servis, l’espace intérieur est composé de mobilier et d’une matérialité locale. L’identité de la façade de style néo-roman se transpose à l’intérieur par l’exploitation de la minéralité des matériaux, mais également par la construction du mode d’habitation de l’intérieur. L’utilisation des distances résidentielles qui se mêlent aux distances commerciales définit l’expérience et la proximité entre la narration culinaire et la narration de l’hospitalité. L’environnement s’inspire de la topographique du contexte environnemental pour ériger des paliers d’intimité à l’intérieur. De plus, une attention particulière a été portée à la récupération matérielle et à la préservation des contraintes physiques et mécaniques du lieu. L’acoustique du lieu est traitée par le revêtement de plafond acoustique en bois recyclé qui est projeté au centre de l’espace.